QUEL(S) FUTUR(S) POUR LES FESTIVALS INDÉPENDANTS ?

Table ronde organisée en partenariat avec Arpèges & Trémolos, le SMA et Octopus dans le cadre des rencontres professionnelles du festival Pause Guitare, le jeudi 7 juillet 2022. 

Heure et lieu : Le jeudi 7 juillet 2022 – Festival Pause Guitare espace pro – Albi. 

Présentation : Les festivals indépendants, ouverts, soucieux de leur impact et appuyés par une vision de l’économie humaine, sociale et solidaire, sont persuadés de la prévalence de ces valeurs sur les seules logiques de profit et d’uniformisation des propositions festivalières et artistiques. Entre nécessité écologique, ancrage territorial, citoyenneté et responsabilité sociétale, les festivals indépendants aujourd’hui repensent et expérimentent leurs actions de demain. Par la mise en lumière d’initiatives nées en Occitanie, nous tenterons d’interroger l’horizon festivalier et les transformations de son écosystème.

Intervenants : 

  • Pablo BELIME, coordinateur du contrat de filière Occitanie et coordinateur du festival ATOM
  • Aurélien DJAKOUANE, Sociologue et maître de conférence à l’Université Paris Nanterre, chercheur en délégation au CNRS (CEPEL UMR) et rédacteur en chef de la revue Terrains/Théories
  • Claire FITA, vice-présidente de la Région Occitanie en charge de la culture pour tous
  • Gwendolenn SHARP, chargée de concertation projet IMPACT(S) by BMA
  • Emmanuel PIDOUX, conseiller musique de la DRAC Occitanie

Modération : Guillaume GOUZY, Fédération Octopus

 

Synthèse des échanges

I – Retour sur l’histoire de l’écosystème des festivals et de leurs publics. Une spécificité française ? – Aurélien Djakouane

A) Quelques chiffres
  • 2010 : première étude de la sociologie des publics festivaliers par A. Djakouane et E. Négrier : « Les Publics des Festivals ». Mesure des retombées économiques : 1€ d’argent public versé engendre 8€ de retombées.[1]

  • 2021 : Enquête SoFest : étude multiscalaire de la contribution des festivals aux territoires et de la singularité de l’expérience festivalière. L’écosystème festivalier est pluriel et ne se résume pas à une offre culturelle à destination d’un public, mais à une organisation en interaction avec un territoire et des populations.[2]

  • 7300 festivals ont lieu chaque année en France[3], toutes disciplines confondues, ce qui en fait le premier opérateur culturel à l’échelle nationale.
  • Les festivals sont structurés à 80% en associations. Les inquiétudes sont légitimes quant à la fragilité de la situation des festivals associatifs, essentiels au secteur dans son ensemble et dans son histoire.

  • Les équipes des festivals sont constituées à 60% de bénévoles. Le recours au bénévolat est ancré dans l’histoire des festivals et dans leur modèle économique actuel. Il participe à l’attachement des festivaliers à l’ambiance de ce type de manifestations.

  • Hétérogénéité : 50% des festivals accueillent moins de 5 000 festivaliers, et 8% accueillent plus de 50 000 festivaliers.

  • Le secteur des musiques actuelles est très dépendant de ses ressources propres, en raison d’un soutien moindre de la part des pouvoirs publics, notamment étatiques, que d’autres pans du spectacle vivant. Il est donc nécessaire de maintenir les aides publiques, qui sont les conditions de possibilités d’une stabilité des ressources propres.

  • Les festivals de musiques actuelles sont des acteurs majeurs de la diffusion : 87 artistes sont accueillis en moyenne sur un festival de musiques actuelles, contre 71 dans d’autres types de festivals. Les festivals de musiques actuelles participent donc au maillage territorial par leur apport d’une offre musicale en territoires mixtes ou ruraux.

  • Conséquence économique de la crise covid : entre 2,3 et 2,6Mds€ de pertes pour l’ensemble des festivals de musiques actuelles.

B) Typologie des festivals

1) Emblèmes : que tout le monde connait, offre et moyens gigantesques, qui représentent 2% de la réalité. Ces festivals sont moteurs mais pas représentatifs de la réalité festivalière, ils ne recoupent pas l’exhaustivité des problématiques et réalités du phénomène.

2) Volontaires : catégorie majoritaire, dont l’existence repose sur l’action bénévole.

3) Marques : philosophie comparable aux festivals Emblèmes, mais à des échelles économiques plus modestes.

4) Festivals hors saison (20% des festivals) : le phénomène s’installe tout au long de l’année.

Focus sur les publics : Les publics sont majoritairement locaux, donc les festivals n’ont pas besoin d’attendre les vacances estivales pour proposer des temps forts à leurs publics.

C) (In)dépendance

Les festivals indépendants sont triplement dépendants : Des politiques publiques, via les subventions, de la billetterie et de leurs ressources propres et de l’action bénévole.

D) Un secteur fragile et en mutation

Conditionnement et baisse des aides publiques

La continuité du soutien des pouvoir publics et des collectivités territoriales est remise en cause par un possible conditionnement des aides à des enjeux transversaux. Cela met en lumière une mutation profonde du secteur.

Focus sur la question des publics

Crise sanitaire : catalyseur de tendances déjà à l’œuvre, à l’image du vieillissement de la population bénévole. Les festivals entrent en concurrence avec d’autres formes de loisirs, lesquelles font l’objet d’un choix de la part des spectateurs, qui plus est dans un contexte d’inflation générale des prix. Par ailleurs, même si elle est moindre que dans d’autres institutions culturelles, la barrière symbolique rend la première fois en festival « risquée ».

Collaborations VS coopération

Création de réseaux de coopération choisis : les festivals, ancrés sur les territoires, y œuvrent toute l’année avec d’autres acteurs culturels, sociaux, dans le cadre d’actions de longue durée. Ces formes de coopération sont un ressort, au delà de la mutualisation, de la survie des festivals.

Pour aller plus loin : lire l’étude prospective.  

II – Les micro-festivals : une alternative vertueuse pour les structures indépendantes ? – Pablo Belime

A) Enquête sur la spécificité des micro festivals, en collaboration avec le Collectif des Festivals en 2020
  •  Conséquence de la croissance des jauges : déplacement des festivals dans des espaces et implantations démesurés, avec beaucoup de déplacements et de files d’attentes, éloignement relationnel et communicationnel croissant de l’artiste, ré-intermédiation, notamment par le biais d’écrans géants. La qualité d’accueil et le bien être des festivaliers sont une carte à jouer face aux logiques de masses développées par les grands groupes.
  •  Grande inquiétude sur le retour des publics : suite à la crise sanitaire, les acteurs observent une baisse de fréquentation des festivals indépendants par rapport à l’avant-covid. L’accueil des publics peut donc être un événement différenciant pour ces manifestations, en privilégiant — à l’inverse de logiques lucratives et de masses — un accueil de qualité au profit de festivaliers dont le nombre et volontairement limité, de manière à proposer un cadre à taille humaine qui ne soit pas facteur d’anxiété liée à la foule[4].
  •  Priorités des spectateurs sur l’évolution du modèle des festivals : Les engagements environnementaux des festivals sont une priorité pour la globalité des festivaliers interrogés, notamment chez les jeunes. Les 35 ans et plus pensent majoritairement que rien n’est à changer dans le modèle des festivals. Les engagements écologiques peuvent être un élément différenciant avec les grands groupes[5], car une croissance permanente est incompatible avec les accords de Paris. Au delà de la qualité du cadre d’accueil des publics, l’enjeu d’une limitation du nombre de festivaliers accueillis est d’ordre environnemental, se concentrant davantage sur des publics locaux, évitant ainsi des déplacements systématiques en voiture ou en avion, aux importantes émissions de CO2.
B) Un exemple concret : Le Festival ATOM
  •  Qu’est-ce qu’un micro-festival ? Un festival « à taille humaine », où les spectateurs ont un lien privilégié de proximité avec les artistes et l’équipe organisatrice. Il se tient souvent en territoire rural, souvent en pleine nature.
  • Le festival ATOM est fondé en 2018 par 10 bénévoles actifs, accompagnés par l’action de 150 bénévoles sur la durée du festival. ATOM Festival accueille 1000 festivaliers en zone rurale. La communication est axée sur le rapport « petite jauge, grand bonheur ».
  •  La crise sanitaire a permis une pause pour repenser le festival, ses objectifs et son identité. ATOM est très engagé sur la prise en compte de son impact environnemental : les bénéfices servent à réduire son empreinte carbone, une charte engage le festival vis-à-vis du public et les résultats des objectifs fixés sont publiés de manière transparente. Le public est lui-même inclus dans la réflexion et les changements.
  • Aujourd’hui, le festival est passé à un rythme de biennale afin de prendre le temps de mettre en place des actions de mutualisation de programmation. L’équipe n’est pas salariée car la structure n’est pas viable sur ce modèle de festival plus lent. Il faudrait pour cela développer un modèle économique sur d’autres activités afin de garantir une certaine rentabilité. Ces engagements fort s’inscrivent dans une dynamique de décroissance dans la continuité des préconisations du rapport Shift Project sur la décarbonation du secteur culturel.

III – Accompagner et outiller les transitions par des projets transversaux – Gwendolenn SHARP

A) L’évaluation concertée des impacts de la filière musicale : un « trou dans la raquette »

Le projet IMPACT(S) by BMA[6] est fondé autour de la notion centrale de collecte et traitement de données, il propose une méthode d’évaluation concertée des impacts environnementaux, sociétaux, territoriaux, du secteur de la musique. Il a été pensé pour améliorer les pratiques (nombreux labels, chartes, normes, rapports) en l’absence de grille d’analyse d’impact commune.

B) Mutations des politiques et des aides publiques : quel accompagnement pour les acteurs ?
  •  Constat de profonds changements dans les politiques publiques en faveur des musiques actuelles et dans les aides publiques relatives, notamment au vu du possible conditionnement des financements publics à un rapport environnemental annuel ou à l’obligation de faire un bilan carbone, voire même à la mise à exécution d’un plan d’action de réduction de ses émissions de CO2.
  • Il est nécessaire que la conditionnalité des aides publiques à des critères environnementaux se mette en place de manière progressive[7] : besoin d’accompagnement et de formation pour les acteur.ices des musiques actuelles sur ces thématiques avant de mettre en place un conditionnement des aides publiques. Les démarches permettant aux acteurs de bénéficier des aides après leurs conditionnement sont coûteuses, à l’image de la mise en place d’un bilan carbone : risque d’accentuation des inégalités pour les structures dans l’incapacité financière d’engager de telles démarches, de se voir privées de ressources alors mêmes que ces « petites » structures — ancrées sur leurs territoires[8]  — ont des pratiques plus vertueuses que des structures de plus grande envergure pouvant se permettre d’effectuer les démarches nécessaire à pouvoir prétendre à des financements publics.
  • Déconnexion entre les outils utilisés par les professionnels sur les questions de calculs d’impacts. Aucun logiciel de billetterie, de gestion, d’encaissement, n’intègre de solution de calcul d’impact et réciproquement, ce qui permettrait un gain d’efficacité dans la récupération de données et dans la communication des impacts de l’activité.
C) Automatisation de la collecte de données
  •  L’outil Fairly s’intéresse à la transparence financière sur les festivals. Expérimentation sur plusieurs festivals, dont les siestes électroniques à Toulouse. Objectif : sensibiliser les festivaliers aux modèles économiques des festivals par le traçage des dépenses du public.
  • Volonté d’intégrer les impacts sociaux, environnementaux et territoriaux à cet outil et d’établir en amont un consensus sur les critères RSE, RSO, développement durable, qui vont permettre d’évaluer les actions de tous le acteurs des musiques — principalement salles et festivals dans un premier temps. Pour cela, il faut identifier les bases de données existantes, mais également celles qui manquent.
  • Choix de ne pas convier les collectivités aux concertations, pour laisser la parole libre aux acteurs, mais échanges avec ces interlocuteurs sur les résultats. Le projet est en lien avec le ministère de la Transition écologique et l’ADEME, pour mettre en place une méthode de calcul en adéquation avec la future législation, sans être rapidement rendu caduque, à l’images de certaines initiatives dans le textile.

Crédit : SMA. De gauche à droite : Emmanuel PIDOUX, Pablo BELIME, Claire FITA (au micro), Gwendolenn SHARP et Aurélien DJAKOUANE.

IV – La Région : un échelon moteur en matière de soutien et d’accompagnement aux festivals – Claire Fita

On compte environ 1000 festivals (toutes disciplines et tailles confondues) en Occitanie dont 150 sont financés par la région pour un budget de 4,5M€[9]. La Région s’est donné pour défi de concilier les changements nécessaires avec le fait de préserver et encourager l’existant à travers cinq engagements : émanciper, relier, structurer, transformer et réinventer.

Émanciper

Le but de cet engagement est de favoriser la diversité des propositions artistiques, pour que ne soient pas mises en avant les seules propositions de grands groupes à but lucratif. Il s’agit donc d’émanciper les publics de propositions trop peu diverses, et les organisateurs de festivals d’une concurrence trop forte avec lesdits groupes.

  •  Engagement sur un soutien durable aux festivals en raison de la spécificité des propositions artistiques et culturelles. Volonté de reconnaître les propositions riches et diversifiées émanant du territoire et de (re)susciter le désir de culture pour un certain nombre de publics, avec une priorité mise sur la jeunesse quelques soient les politiques régionales, par le biais de campagnes de communication.
  • Enjeu d’attractivité de l’ensemble du territoire régional, avec sa diversité de propositions : le public fait partie du modèle économique des festivals. En cas de baisse avérée de fréquentation (-25%/-30%), il faudra vite se remettre autour de la table, et que l’ensemble des collectivités puisse aller vers l’Etat.

Focus administratif : La différence entre l’état et les collectivités est la capacité d’emprunt pour le fonctionnement, à laquelle les collectivités n’ont pas accès. Les collectivités ne peuvent emprunter que pour l’investissement. Nos marges de manœuvre ont été fortement réduites, et notre niveau d’endettement, que nous avons augmenté de manière assumée pendant les deux dernières années, ne nous permettent plus d’être dans cette logique d’endettement. C’est pas nous qui nous l’interdisons, ce sont les banques, qui au delà d’un certain seuil d’endettement, refusent de nous prêter sur consigne de l’Europe et de l’Etat. L’Etat français a beaucoup plus de marges de manœuvre — sans qu’elles soient totales — et a un rôle majeur à jouer dans cette période de transition.

Relier

Cet engagement touche particulièrement à la fonction de maillage territorial assuré par les festivals. La région et d’autres collectivités s’engagent à favoriser les mobilités douces, et que ces modes de déplacement ne représentent pas un coût supplémentaire pour les festivaliers ni pour les organisateurs. La région, associée à d’autres collectivités, favorise par ce biais la possibilité d’une offre culturelle sur l’ensemble des territoires.

  •  Si les deux métropoles du territoire (Toulouse et Bordeaux) sont des « locomotives », plus de 50% de la population vit malgré tout en zone rurale. Les festivals répondent à l’enjeu du maillage territorial et sont présents en zones urbaines et rurales. Les Départements de l’Hérault et de la Haute Garonne concentrent davantage de festivals.
  • La Région Occitanie a actuellement trois perspectives dans ses engagements : la reconnaissance du bénévolat par la création d’une fondation des bénévoles (lobbying à l’échelle nationale), mettre la culture au cœur des compétences régionales (au même titre que les transports), la mutualisation des moyens et compétences entre les collectivités au service de la culture (exemple : le dispositif « Evasio » = billet de TER à 1€ pour l’achat d’un billet de festival).
  • Selon Claire Fita, la culture étant la compétence la plus partagée, il est nécessaire que toutes les collectivités et agences territoriales mènent une politique concertée de coopération en faveur des festivals indépendants.
Structurer
  •  La Région s’est engagée à soutenir 147 festivals et à ne venir en aide qu’aux festivals indépendants. Ceci à travers un travail transversal qui s’appuie sur la compétence économique de la Région, en matière de formation, de professionnalisation et d’emploi.
  •  Un travail de refonte des aides économiques a été engagé pour renforcer le positionnement de la Région sur les Industries Culturelles et Créatives et sur l’Économie Sociale et Solidaire.
  •  Le chantier de l’année 2023 a pour but de mettre une partie du budget communication au service de l’accompagnement de festivals, notamment associatifs, avec peu de critères, réservés à des initiatives locales.
Transformer
  •  Pacte Vert pour l’Occitanie[10] : modèle de société plus inclusif et plus durable comprenant notamment l’éco-conditionnalité et l’éga-conditionnalité des aides publiques.
  •  À partir de 2023, chaque structure doit avoir une personne référente Pacte Vert  et mettre en place un auto diagnostic. L’objectif est d’augmenter la capacitation et l’autonomisation des structures dans cette démarche. Une tierce structure peut s’occuper d’un accompagnement en cas de non capacité à désigner un référent (Région, DRAC, Occitanie en Scènes, Agence régionale pour l’énergie et le climat). Pour les acteurs qui souhaitent aller plus loin, un soutien financer est possible en vue de la réalisation d’un bilan carbone, en travaillant notamment avec l’ADEME.
  • N+1 après l’auto diagnostic : rédaction d’une feuille de route sur les objectifs et priorités que se fixe chaque structure, avec obligation de communication sur les déplacements doux et l’intermodalité organisés pour se rendre à chaque festival.
  • N+2 : demande d’une évolution quantitative des critères, pondérés en fonction du contexte du festival.
  • Égalité : Objectif 50% de femmes dans les directions artistiques. Progressivité et accompagnement. Volonté d’être à + 10%/an. Pas de logique punitive.
Réinventer

Cet engagement consiste en une concertation continue avec les acteurs, pour les accompagner sur les problématiques rencontrées collectivement, dont l’application du Pacte Vert, sans que la région ne fragilise économiquement l’écosystème.

V – La stratégie de la DRAC en faveur des acteurs festivaliers – Emmanuel Pidoux

  •  Suite à plusieurs étude, dont celles du DEPS du Ministère de la Culture, la politique d’état en faveur des organisateurs de festivals consiste avant tout en une politique d’observation et d’écoute des problématiques rencontrée par les acteurs par le biais de concertations. L’un des enjeux principaux auxquels sont confrontés les festivals est le dérèglement climatique, dont des exemples symptomatiques ont été observés pendant l’été 2022, à l’image du recours à des canons à eau au HellFest en période caniculaire de restriction des usages de l’eau, ou de violents phénomènes météorologiques rencontrés notamment par les Eurockéennes de Belfort, ayant pour conséquence l’annulation d’une partie du festival.
  •  Trois modalités pour répondre aux enjeux soulevés sur la table ronde :

1. Subvention annuelle/ponctuelle accordée aux festivals,

2. Financement triennal, qui s’inscrit dans la durée, avec des objectifs précis,

3. Transversale : ancrée sur des points sociétaux évoqués plus haut.

  •  Enveloppe de 10M€ à l’échelle de l’Etat, 1M€ pour la région Occitanie, de soutien aux festivals (pas seulement musicaux). 50% de l’enveloppe fléchés sur les modalités transversales : accompagnement prioritaire par l’Etat des transformations nécessaires. Actions soutenues dans la catégorie transversale : études, prototypage, recherche de solutions, pour réellement engager une transition écologique au niveau des festivals, et pas juste se dire « c’est bien je fais le tri des déchets et j’ai acheté des écocups ».
  • Dans le travail d’observation mené par le ministère dans le cadre du plan festival — qui n’en est qu’à sa première année et qui va gagner en expérience sur les années qui arrivent — sont retenus les critères d’éco-conditionnalité et d’éga-conditionnalité en posant des objectifs déterminés par exemple en matière d’égalité d’accès, sur les questions sociales, sur l’éthique, les questions de concentration et la lucrativité limitée. Le futur des festivals indépendants parait tendre vers un modèle d’intérêt général, qui reprendrait toutes ces valeurs de développement culturel, artistique, citoyen, de solidarité, sans obsession du profit, à taille humaine, reposant sur des territoires.
  • En vertu de la loi NOTRe, les festivals sont également tenus de mettre en application les droits culturels, avec par exemple des actions de co-construction et de co-programmation des festivals par un comité d’habitants, de manière à faire entrer les festivals dans les communs partagés sur les territoires.

Crédit : SMA. De gauche à droite : Guillaume GOUZY, Emmanuel PIDOUX, Pablo BELIME, Gwendolenn SHARP, Aurélien DJAKOUANE et Claire FITA.

 

Ressources :